Économie mondiale
La solidité de l'économie mondiale a encore surpris en 2006. Aux états-Unis, la consommation a montré une résistance étonnante compte tenu du notable affaiblissement du marché du logement, tandis qu'une reprise généralisée s'amorçait dans les autres pays industriels avancés, et que la croissance dans les économies émergentes se poursuivait à un rythme rapide. L'inflation est restée modérée, la progression de l'indice des prix à la consommation fléchissant au second semestre. Toutefois, les tensions sur l'inflation sous-jacente ont persisté, reflétant un taux d'utilisation des capacités élevé ou en augmentation dans les grandes économies.
Pour 2007, les analystes s'accordent à prévoir la poursuite d'une expansion économique généralisée, à un rythme toutefois légèrement moins vif qu'en 2006, un relâchement des tensions inflationnistes et une atténuation graduelle des déséquilibres des paiements courants. Ce scénario est conforté par des signes de plus en plus nombreux d'une reprise classique dans la zone euro et au Japon, l'augmentation des exportations entraînant une hausse de l'investissement et, en corollaire, une progression de l'emploi et de la consommation. La bonne santé de la demande intérieure dans les principales économies émergentes est également encourageante.
Le scénario de base n'est toutefois pas exempt d'importants risques à court terme. L'impact du repli du marché immobilier américain ne s'est peut-être pas encore fait pleinement sentir. Certes, l'Europe et l'Asie apparaissent moins dépendantes de la croissance des états-Unis qu'il y a quelques années, mais la vigueur de la consommation dans ces régions - et dans les pays industriels avancés, plus généralement - semble mal assurée. En outre, les tensions inflationnistes n'ont peut-être pas encore été jugulées. Des facteurs de tensions inflationnistes sous-jacentes persistent dans les grandes économies, et il n'est pas certain que le ralentissement attendu de l'activité suffise à atténuer nettement les pressions qui s'exercent sur les ressources. Les conditions de financement, toujours favorables à la croissance, pourraient finir par se durcir, surtout si les craintes inflationnistes se renforçaient.