La coopération internationale est nécessaire à une croissance résiliente
L'actuel redressement économique est l'occasion d'agir en faveur d'une plus forte résilience de la croissance, estime la Banque des Règlements Internationaux (BRI) dans son 87e Rapport annuel, publié dimanche. Il convient à cette fin d'accroître la capacité de l'économie mondiale à résister aux chocs et à s'adapter aux nouvelles tendances, et d'empêcher l'apparition de nouveaux déséquilibres.
À l'échelle mondiale, il s'agit de renforcer l'approche multilatérale, qui a soutenu la croissance ces six dernières années. Au plan local, il est nécessaire de restaurer les marges de manœuvre en termes de politique économique, d'engager des réformes visant à soutenir la croissance à long terme et d'adopter des mesures pour réduire les coûts d'adaptation aux évolutions profondes qu'entraînent notamment la mondialisation et les innovations technologiques.
L'intégration commerciale et financière s'est traduite par une nette élévation des niveaux de vie dans le monde. Ses bénéfices n'ont toutefois pas toujours été également distribués. Les coûts d'adaptation et les risques financiers doivent être pris au sérieux, mais la réponse ne doit pas consister en une remise en cause de la mondialisation, affirme la BRI dans un chapitre spécial.
« À l'instar des technologies, la mondialisation est une ressource commune inestimable offrant des opportunités considérables. Le défi consiste à faire en sorte qu'elle soit perçue comme telle plutôt que comme un obstacle, et que ces opportunités se concrétisent », souligne le rapport.
Dans sa principale publication économique, la BRI analyse les risques que font peser sur la viabilité de la croissance une flambée potentielle de l'inflation, des tensions financières, l'endettement et le protectionnisme, et s'intéresse au point d'équilibre que les banques centrales doivent trouver dans la normalisation de leurs politiques monétaires.
L'ampleur de la dette des ménages pourrait freiner la croissance, notamment lorsque la hausse des taux d'intérêt renchérira le service de la dette. Selon les exercices de simulation, les ratios de ce service pourraient atteindre des niveaux inconfortables dans un certain nombre de pays. Cela souligne l'importance d'une normalisation progressive et régulière de la politique monétaire, mais aussi les risques que présenterait le fait d'attendre trop longtemps avant d'engager le retour à la normale.
Le rapport analyse les évolutions à long terme du marché du travail pour déterminer si elles ont atténué les pressions sur les prix. Il conclut que les conditions de ce marché méritent d'être étroitement surveillées à l'échelle mondiale autant qu'au plan local, les indicateurs purement domestiques ne semblant pas présenter la même valeur prédictive qu'auparavant.
Les auteurs du Rapport étudient également le décalage entre la faible volatilité des marchés financiers et le renforcement des incertitudes quant à la politique économique, ainsi que défis, en termes d'adaptation, que le secteur bancaire doit encore relever.
D'autres nouveaux travaux de recherche montrent comment l'interaction entre l'allocation interne de leurs fonds propres par les banques et les normes prudentielles peut affecter le fonctionnement des marchés. L'analyse suggère aussi que les marchés mondiaux de financement en dollar resteront probablement un point sensible clé lors de tout futur épisode de tension.
S'agissant des résultats financiers de la BRI, qui figurent dans son Rapport annuel, le total du bilan s'est établi à 242,2 milliards de DTS (329 milliards de dollars) à fin mars 2017, et le bénéfice net, à 827,6 millions de DTS (1 124 millions de dollars).
Les personnes intéressées peuvent s'inscrire au système d'alerte de la BRI pour être prévenues de la publication de nouveaux documents en français sur le site web de la BRI : www.bis.org/emailalerts.htm.